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Accéder au siteL’objectif global de ce programme est de collecter des données qui permettront d’améliorer les connaissances sur les espèces de poissons plat de La Réunion, en vue de leur conservation[1]. Pour cela trois axes d’étude, déclinés sous forme de questions scientifiques, sont proposés dans le cadre de ce projet :
Axe 1 : Distribution des populations et habitats.
Axe 2 : Traits d’histoire de vie.
Axe 3 : Actions pour la conservation des populations de poissons plats de La Réunion.
[1]La conservation promeut une gestion raisonnée de la nature, en conscience des équilibres naturels, dans le respect des rythmes de renouvellement des milieux, selon un usage raisonnable des ressources (Depraz, 2013).
Pour répondre à ces objectifs, il est proposé de déployer un programme d’étude pluriannuel (2023-2025) d'acquisition de connaissances et de traitement des échantillons et des données collectées pour la proposition d’un plan d’actions de conservation des populations des poissons plats K.rupestris et K.sauvagii.
Ce programme s’inscrit dans les objectifs de plusieurs plans d’actions nationaux et locaux de gestion des espèces aquatiques d’eau douce: le Plan National en faveur des migrateurs amphihalins (PNMA, OFB), l’Etude en vue de la protection des espèces de poissons et de crustacés d'eau douce de La Réunion (DEAL 974), la Stratégie Régionale pour la Biodiversité (SRB- CEB), les missions de l’Agence Régionale de la biodiversité (ARB 974), le SDAGE, le Programme pluriannuel d’intervention du bassin (PPI- OLE, CEB).
® Yannick Gouguenheim
Ce projet sera suivi par un Comité technique, composé des organismes suivants, ayant déjà donné un accord de principe sur leur participation :
Cette étude ayant un coût total de 333 848 €, est financée de la manière suivante :
Dans le cadre du projet PLARUN, la distribution des poissons plats au sein des écosystèmes aquatiques de La Réunion a été étudiée à travers trois approches complémentaires :
Les données collectées via ces différentes méthodes ont permis d’actualiser les connaissances sur la répartition des espèces du genre Kuhlia à La Réunion. Kuhlia rupestris est l’espèce la plus largement répartie, détectée dans l’ensemble des milieux aquatiques (récifs, littoral, ravines et rivières), avec des densités environ 9 fois supérieures à celles de K. sauvagii. Les deux espèces coexistent fréquemment dans les cours d’eau (sympatrie). Des individus ont été observés ou détectés (par pêche électrique, observations subaquatiques ou analyses d’ADNe) sur 32 embouchures de rivières pérennes ou de ravines intermittentes.
En milieu marin côtier, les poissons plats sont présents sur la quasi-totalité du littoral, à l’exception de la zone volcanique. K. sauvagii n’a pas été détectée dans certains bassins versants, en particulier à l’ouest de l’île (Rivière des Galets, Étang de Saint-Paul, etc.), indiquant une distribution plus restreinte, principalement concentrée sur les zones est et sud.
Les plus fortes abondances ont été enregistrées dans quatre rivières de l’Est :
- Rivière des Roches
- Rivière des Marsouins
- Rivière Saint-Jean
- Rivière du Mât
D’autres sites présentant des densités significatives incluent la Rivière des Remparts, la Rivière des Pluies, la Rivière Saint-Étienne et la Ravine Saint-Gilles.
La distribution des Kuhlia varie selon les saisons et les stades de développement : En hiver austral (avril à août), les post-larves sont principalement présentes dans les zones aval. En saison chaude, ces effectifs diminuent, correspondant à une période de migration des adultes vers la mer pour la reproduction (octobre à février), avant leur retour en rivière à partir d’avril/mai. K. sauvagii semble présenter des périodes de présence plus ciblées en zones aval que K. rupestris, bien que les données restent limitées.
Concernant l’habitat, les Kuhlia privilégient les tronçons moyennement à très profonds (30 cm à plus de 60 cm), Les substrats rocheux (blocs, pierres) qui offrent des caches favorables à tous les stades de développement.
Un facteur déterminant limitant la distribution naturelle des poissons plats est la présence d’obstacles à la continuité écologique, qu’ils soient naturels ou d’origine humaine. 34 obstacles anthropiques identifiés représentent des barrières infranchissables pour les Kuhlia, restreignant leur colonisation des cours d’eau en amont. L’aire naturelle de distribution est estimée à 265 km de linéaire de cours d’eau ou chenaux côtiers. 95 km de cette aire sont aujourd’hui inaccessibles en raison de ces obstacles, soit une réduction de 36 %.
Focus sur les bassins versants les plus concernés :
FD974
Les résultats de cette première phase du projet PLARUN mettent en évidence l’importance stratégique des rivières du Mât, des Roches, des Marsouins et de Saint-Jean, qui concentrent une part significative des habitats actuellement colonisés ou présentant un fort potentiel de restauration. Situés au cœur de l’aire de distribution de Kuhlia rupestris et K. sauvagii, ces bassins versants constituent des zones prioritaires pour la conservation de ces espèces.
La préservation, et le cas échéant la restauration, des habitats sur ces cours d’eau sont essentielles pour favoriser le maintien et le renforcement des populations, notamment dans la région nord-est de l’île. Les travaux prévus dans les Axes 2 et 3 du projet, permettent de compléter et d’approfondir les connaissances acquises. Ils viseront à affiner l’identification des enjeux et à définir les leviers d’action les plus adaptés pour garantir la pérennisation de ces espèces patrimoniales.