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Accéder au sitePublié le 18/04/2025
18/04/2025
S’en prendre à la politique environnementale pour étouffer la colère des paysans n’est pas la meilleure des solutions.
Au contraire, nous pouvons tous ensemble vivre dans cette nature qui nous porte et grâce à laquelle nous pouvons nous nourrir et profiter de ses bienfaits : ne scions pas la branche sur laquelle nous sommes tous assis ! Préservons de toutes nos forces la qualité de cette terre nourricière, les équilibres naturels et les ressources en eau douce essentielles à la vie.
La grande majorité de nos agriculteurs en sont conscients. Des efforts sont faits par beaucoup d’entre eux en ce qui concerne les herbicides et fongicides et autres intrants. Mais ils ne sont pas suffisamment accompagnés dans leur changement de pratiques agricoles. Pourtant, ils savent tous qu’ils sont là pour nous nourrir et non pour nous empoisonner.
Leur asservissement au complexe agro-industriel les écarte du chemin de cette évolution et réconciliation pourtant nécessaires.
A quelques exceptions près, nos amis paysans vivent dans des conditions sociales et économiques indignes du labeur harassant qui est le leur. Et pour certains la précarité est synonyme de désespoir, d’abandon de leur métier et souvent la porte ouverte au suicide.
La nouvelle loi sur l’agriculture ne répond pas à ce fondamental d’évolution et de réconciliation. Elle est un recul considérable en matière de défense de notre environnement. Elle répond surtout aux injonctions de l’agro-industrie destructrice des équilibres naturels et renforce, d’une manière sournoise, le désespoir de nos paysans.
L’argument selon lequel les « rendements », liés à toute forme d’agriculture intensive, serait une nécessité pour nourrir les populations, cache en fait une obsession financière au bénéfice d’une infime minorité. De nombreuses études montrent qu’il est possible de nourrir l’humanité sans détruire la planète.
Il n'y a qu'à prendre l’exemple outre-Atlantique pour confirmer cette vision financière outrancière : le canard vieillot et son « bouffon kétaminé », non contents d’être climatosceptiques, autorisent de nouvelle extractions d’énergies fossiles pour augmenter les émissions de gaz à effet de serre ! Le fric, rien que le fric, une vision on ne peut plus humaniste ! Faut dire que l’autre bouffon n’en a rien à fiche de notre bonne terre puisqu’il va s’installer sur Mars ! Qu’il y aille le plus vite possible et s’il peut emmener avec lui le canard vieillot, tant mieux !
L’exploitation radicale des ressources naturelles implique une destruction du vivant. On le vérifie tous les jours avec, par exemple, la destruction des forêts, notamment de l’Amazone, au bénéfice de l’agro-industrie et de l’agriculture intensive (palmiers à huile). Les scientifiques ne sont pas écoutés et leurs cris d’alarme, et ce depuis des décennies, sont rapidement étouffés par les vautours de la financiarisation et privatisation radicale de tous les secteurs de la vie économique et sociale et surtout environnementale.
Combien de temps allons-nous cacher la vérité aux citoyens sur l’état de nos cours d’eau et des nappes phréatiques ? Certes, nous n’avons pas dépassé les seuils critiques règlementaires. Attendons-nous de les dépasser ? Ou bien allons-nous augmenter leurs seuils ? Le problème est d’autant plus délicat à traiter que de nouveaux polluants sont identifiés (depuis longtemps d’ailleurs), les polluants éternels ou ubiquistes, bref des micros voire des nanoparticules que nous respirons (surtout du plastique, mais pas que) et qui sont bien entendu présents dans toutes les ressources en eau douce. Qu’allons-nous donc inventer pour trouver et passer le chiffon magique sur ces particules ?
Nous allons avoir l’honneur de la venue de Monsieur Le Président de la République sur le territoire réunionnais à partir du 22 avril prochain. Je ne suis pas sûr que sa présence apporte des réponses immédiates aux questions que se pose la Fédération de Pêche de La Réunion, la première dans les DOM, peut-être ne le sait-il pas, ou le lui cache-t-on, fédération sans doute trop modeste, sans intérêt économique vital pour ce territoire ultra-marin et dont l’action, au quotidien pour la protection des milieux aquatiques et donc de la ressource en eau, est souvent minorée, comme c’est souvent le cas du mouvement associatif en général. J’en veux pour preuve la Conférence sur l’eau du 30 avril prochain où aucune association de défense de l’environnement n’a été incluse dans les prises de paroles. Nous allons avoir droit aux discours déjà entendus maintes et maintes fois, peut-être avec quelques modifications, cyclone Garance, dramatique oblige. Mouvement qui pourtant est un lien social sans lequel notre société s’effriterait comme un gâteau mal cuit. Mouvement dont le bénévolat est l’âme essentielle. Ces responsables n’ont pas de salaires, ni de rétributions quelconques, contrairement aux salaires indécents, à plusieurs milliers d’euros perçus par certains directeurs de cabinet ou DGS dont l’avenir professionnel s’est brusquement interrompu !
Le plus triste dans cette affaire c’est que nous sommes face à un déni environnemental qui prend de plus en plus de force et de virulence. Déni qui est souvent le fait des plus hauts responsables politiques, économiques et de la haute administration dans de nombreux pays. Nous ne sommes donc pas prêts d’atteindre les objectifs fixés par la COP de Paris. J’espère malgré tout un sursaut du Président sur ce point, au moins.
En fait, il ne s’agit plus de choix politique mais de survie de l’humanité et de probité des décisions à venir. Je dis bien de probité, d’honnêteté, de vérité. Il est vrai que certains responsables politiques nationaux que l’on prend la main dans le pot de confiture voudraient qu’en plus on leur fasse les tartines ! « La probité ne va pas toujours de soi c’est une discipline. »
Jean Paul MAUGARD,
Président de la Fédération Départementale
de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique de La Réunion